POEME: LA DANSE DES DAMNES

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دينبريس5 سبتمبر 2020Last Update : السبت 5 سبتمبر 2020 - 11:45 صباحًا
POEME: LA DANSE DES DAMNES

Par :Ahmed EL JABRI
Du royaume d’Hadès soudain il surgit
Venu d’Amérique, peut-être, ou d’Asie
Follet fier de sa couronne de tyrannie
De son sceptre, du glaive qu’il brandit
Il s’invite sans gêne, se fait un nid
S’installe partout, étouffe nos envies
Intrus effronté, il prend des airs de défi
Ennemi juré, décidé à ôter nos vies
Dicter sa loi, semer zizanie et agonie
Au pays de mortels devenus des zombies
Naguère humains vivant au gré de fantaisies
Désormais désarmés luttant pour leur survie
Maudits à jamais, cloîtrés dans nos taudis
Les visages fanés de déchus, d’Eden bannis
Au néant nos remèdes sont réduits
Nos connaissances frêles frôlent l’oubli
Nos sciences suintent, ne font plus de bruit
Tandis qu’un fâcheux, farfelu, de nous fait fi
Fauche farouchement les vies, sans répit
Les âmes confuses des crésus et des démunis
De nos proches et familles, amis et ennemis
La justice de l’injuste est si infinie !
Dans les sanctuaires abîmés longtemps bâtis
Se prosternent impies et pieux, tous réunis
Dans leurs suaires de défaite ensevelis
Les bouches muselées, la mélancolie indéfinie
Prient le Saint Esprit, Locki, Inti, Baayami
Brahma, Bouddha, l’Aziza des pygmées
Jamais pourtant n’auraient-ils compris
L’essence de l’existence, de la mort et de la vie
Le sens de l’anarchie et de la tyrannie
Du jour et de la nuit, du chaos et de l’harmonie
Vogue la galère ! Qu’importe les dichotomies
La séclusion, l’exclusion et la schizomanie
Qu’importe les chagrins si le malin a fini
Par disséminer le troupeau de brebis minées
Qui la veille jonchaient plaines et prairies
De ridicule, de péchés, de crimes impunis
Cantonnés en nous-mêmes, ignares et érudits
Médusés, les cœurs serrés et sans un radis
Nous scrutons la nudité de notre médiocrité infinie
S’éteindre ou atteindre la folie, le dilemme est inédit
Lorsque chaque jour de notre vile vie est un sursis
Quand des couloirs sordides des mouroirs retentit
L’embarras des chamans puis le flot des tant pis
Que les masques tombent, trahissent l’hypocrisie
De pantins s’agitant au gré de lémures unies
Pour mener la danse, dissoudre enfin le vernis
Qui voile la toile hideuse de l’égomanie
Commence alors la valse des damnés étourdis
La danse macabre que niais on croyait raffinée
Sur les gémissements mornes des momies
Sous la houlette des Seigneurs des pandémies
Et les youyous de voyous aux caprices hardis.

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