Par : Ahmed EL JABRI
Face à la tergiversation du Ministère du Tourisme, qui selon les Guides du tourisme s’obstine dans son refus de répondre favorablement aux revendications légitimes de leur secteur d’activité qui est incontestablement le plus touché par la pandémie du Covid-19, ils sont aujourd’hui des centaines à avoir répondu présents au sit-in organisé pour la deuxième fois consécutive en l’espace d’une semaine par l’Association Provinciale des Guides de Tourisme de Marrakech devant la Délégation Régionale du Ministère du Tourisme de Marrakech-Safi.
Cette manifestation s’inscrit dans une série d’autres événements similaires programmés selon un calendrier bien défini pour fustiger de vive voix les pratiques du ministère du tourisme qui « au lieu de défendre les intérêts de quelques 4000 guides agréés toutes catégories confondues qui ne savent plus à quel saint se vouer en raison de la perte d’emploi due à la force majeure, a décidé arbitrairement contre toute attente de soumettre l’octroi de l’aide de la caisse Covid-19 à des conditions qui vont à l’encontre des hautes instructions royales selon lesquelles ladite aide est destinée aux salariés de certains secteurs formels et aux travailleurs du secteur informel pour perte provisoire d’emploi, et ce sans aucune condition restrictive ».
« Si nous sommes ici aujourd’hui c’est pour rappeler à qui de droit qu’en tant que guides de tourisme agréés nous maintenons notre position quant au refus du retrait du nouveau badge biométrique à moins que les décrets d’application de certains articles controversés de la loi 02-15 ne soient amendés pour garantir le caractère permanent de l’agrément conformément aux dispositions du décret royal de 1968 et de remanier le soi-disant Comité Technique Consultatif constitué d’une manière douteuse qui octroie une autorité absolue au ministère du tourisme et des prérogatives qui risqueraient d’être utilisées abusivement par les membres dudit comité », nous déclare Souad Bouhaik, Guide des Villes et des Circuits Touristiques depuis près de trois décennies.
« Un grand NON la énième fois à l’absolutisme et au despotisme du ministère du tourisme. Un grand OUI à un vrai partenariat gagnant/gagnant pourvu que le ministère de tutelle change d’attitude hautaine et autoritaire vis à vis des guides de tourisme dévoués comme à l’accoutumée à l’essor du tourisme et à toute cause nationale sans condition ni réserve aucunes. Nous avons beau patienter, mais en vain. Autant croire que le Ministère du Tourisme nous force coûte que coûte à déterrer la hache de guerre », nous confie, non sans amertume, Mustapha El Farissi, Guide des Villes et des Circuits Touristiques en exercice depuis 2007.
Outre ces desiderata, les Guides des Espaces Naturels requièrent le droit d’intégrer la catégorie des Guides de Villes et des Circuits Touristiques à partir de de 55 ans conformément à l’article 8 de la loi 30-96 (portant statut des accompagnateurs de tourisme, des guides de tourisme et des guides de montagne) abrogée et remplacée par la loi 05-12 réglementant d’ores et déjà cette profession. Selon Samir Omoussa, Guide des Espaces Naturels « à partir de 55 ans il devient de plus en plus difficile pour le guide d’exercer des activités d’endurance telles que les longues randonnées pédestres, pour n’en citer qu’une seule, tout en veillant à la sécurité et au bien-être des touristes qu’il accompagne ».
C’est à juste titre la raison pour laquelle les Guides des Espaces Naturels se demandent aujourd’hui pourquoi l’article suscité a été arbitrairement exclu de la nouvelle loi tant controversée.
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